Les élèves de 4°1 ont travaillé avec Mme Michel et M. Guérin sur Simone Veil. Ils devaient se mettre dans la peau d'un journaliste qui interviewait Simone Veil et imaginer ses réponses. C'est donc une interview fictive basée sur des faits réels.
Merci à Elisa Bastard de nous avoir transmis son travail.
"Interview exclusive de Simone Veil : une grande femme qui a
bouleversé l’histoire
Simone Veil nous a accordé une interview où elle
nous a raconté les détails de sa déportation et son parcours politique.
|
Source: historia.fr |
Journaliste : Bonsoir Mme Veil.
Simone Veil : Bonsoir.
J : J’aimerais vous
poser quelques questions. Vous avez eu une longue vie, très riche. Parlons d’abord de votre enfance.Vous
faisiez vos études dans un lycée, lequel ?
SV : Avant d’avoir été déportée, je faisais mes études au lycée
Albert-Calmette de Nice.
J : A cette époque, à quoi ressemblait votre
vie ?
|
Simone jeune Soucre: lepoint.fr |
SV : J’avais une vie normale à l’époque. Je pratiquais très
peu ma religion, dans ma famille, nous étions très laïques. Mon appartenance à
la communauté juive ne m’a jamais fait de problème. Et puis il y a eu la
guerre. J’avais seulement 16 ans. Il a été établi une série d’interdictions à
l’encontre des juifs et l’obligation de se déclarer aux autorités.
J : Justement, Parlons-en. Comment avez-vous
vécu cette période ?
SV, poussant un soupir remplit de souvenirs :
Pas très bien pour tout vous dire. En 1944. je venais de passer mon bac. Le 30
mars, je me rendais avec un ami rejoindre les filles de ma classe pour fêter
les épreuves du bac quand j’ai été contrôlée. Deux Allemands nous ont arrêtés.
Ils nous ont emmenés à l’hotel Excelsior qui servait de lieu
de regroupement des juifs arrêtés avant de les déporter vers l’Allemagne. Ils
ont relâché mon ami à qui j’ai demandé de prévenir ma famille, qui
s’est elle même fait arrêter dans les heures qui suivaient.
J : Comment avez-vous vécu votre déportation,
que s’est-il passé ?
SV, avec un air mélancolique :Ma sœur,
ma mère et moi nous avons été envoyées à Drancy où j’y ai rencontré Marceline
Rosenberg, ma meilleure amie au camp. On nous a envoyées dans un convoi vers
Auschwitz. Un des prisonniers m’a conseillé de me dire majeure, pour éviter
l’extermination. J’ai effectué du travail forcé. C’est une ancienne prostituée
devenue kapo qui m’a sauvé la vie en me mutant dans une annexe d’Auschwitz. Elle
me disait que j’étais trop belle pour mourir. J’ai accepté, à condition que ma
mère et ma sœur me suivent. Nous avons été emmenées au camp de Bergen-Beslen où ma
mère est décédée du typhus. Ma sœur, atteinte également, a été sauvées de
justesse par l’arrivée des Alliés. Nous étions sauvées.
J : Et après cette affreuse expérience,
comment êtes-vous revenue à la vie normale ? Qu’avez-vous fait à votre
retour en France ?
|
Source: madamelefigaro.fr |
SV : Je suis revenue en France en Mai 1945. J’ai appris avoir été
reçue au bac. Je me suis inscrite à la fac de droit à Paris et à l’institut des
études politiques. J’ai rencontré Antoine mon mari pendant un séjour au ski. Je
l’ai épousé en Octobre 1946. J’ai eu trois fils : Jean, Pierre-François et
Pierre-Nicolas. Quand j’ai eu ma licence de droit et mon diplôme d’institut
d’études, mon mari m’a incité à abandonner ma carrière d’avocate pour embrasser la magistrature. En 1970, je
suis devenue la première femme secrétaire générale du Conseil supérieur de la
magistrature. J’ai été également nommée ministre de la santé. C’est là que j’ai
établit la loi du droit à l’avortement, qui a été acceptée.
J : En quoi cette loi est-elle importante pour
vous ?
SV : Je pense que toutes les femmes ont droit à l’avortement.
Notamment celles qui ont été victimes de viols. Je pensais rétablir la justice
avec cette loi.
|
A l'assemblée lors du débat sur la loi autorisant l'IVG. Source: vanityfair.fr |
J : Il me semble que vous avez écrit un livre
aussi. « Une vie ». De quoi parle ce livre ?
SV : Il parle de ma vie, mes actions. C’est une autobiographie.
J : Qu’est-ce qui vous a inspirée pour écrire
ce livre ?
SV : J’ai été inspirée par Maupassant, mon auteur préféré, à qui
j’ai emprunté le titre « Une vie ».
J : Bien, merci beaucoup Mme Veil.