« Il était une fois un petit royaume où l’on persiste à
croire que le bonheur existe.
Un pays qui s’efforce encore de
conjuguer autrement les mots nation, monarchie, prospérité et bien
collectif. Il était une fois un petit État himalayen, seul royaume
bouddhiste tantrique indépendant au monde, où le bonheur a été
érigé en politique de développement.
Un pays original et plein de
contradictions ; générateur de sérénité au milieu de
l’effervescence asiatique.
Imaginez. Une contrée où un grand maître bouddhiste a volé sur le
dos d’une tigresse et subjugué les mauvais esprits. Une terre où
les habitants se montrent pudiques mais peignent de gigantesques
phallus en érection sur les façades des maisons.
Une nation dont les hommes portent une robe ceinturée à la taille
(le gho), sur de longues chaussettes remontées jusqu’aux genoux.
Dont les filles et les garçons se partagent souvent les mêmes noms,
qu’ils reçoivent d’un lama astrologue. Un endroit où la
nouvelle année (Losar) change tous les ans de date en accord avec la
nouvelle lune de Février. Où l’on vous accorde si volontiers du
temps qu’il paraît extensible.
Un pays où l’on peut consacrer
une journée entière à lancer des fléchettes sur des cibles
distantes de 25m (le khuru). Où le tir à l’arc à 145m (le dha),
élevé au rang de sport national, fait l’objet de passes d’armes
endiablées et de danses victorieuses.
Un royaume qui s’est baptisé
« dragon tonnerre » (Druk Yul), mais dont la couronne est
ornée d’un corbeau noir et l’animal emblématique (le takin)
ressemble à un bovin doté d’une épaisse tête de chèvre.
Une contrée où l’on se délecte quotidiennement de piments
qui arrachent, cuits dans une sauce au fromage (l’emadatsi). Un
coin de terre où l’on maîtrise l’art de fumer en cachette , la
cigarette étant interdite ,et l’on s’empourpre les dents à
mâcher des feuilles de bétel, tartinées de chaux et repliées
autour d’une noix d’arec (la doma).
Un royaume dont le souverain
tout-puissant a un jour décidé, seul, de donner ses pouvoirs à son
peuple.
Un État où l’on répète comme un mantra vouloir un
tourisme high value, low impact, donc très encadré, dispendieux et
qualitatif pour les étrangers, mais qui laisse a contrario déferler
ses voisins indiens librement.
Un pays qui affiche un bilan carbone
négatif. Une terre où l’on chérit ses forêts et ses rivières
peuplées d’esprits, mais où l’on jette encore ses déchets par
la fenêtre de sa voiture et abandonne ses vidanges derrière soi en
altitude.
Un lieu où aucun panneau publicitaire ne vient polluer la
vue ni les esprits.Un pays dont le grand trek, classé parmi les plus
difficiles au monde, porte le gentil nom de « bonhomme de
neige » et dont les plus hauts sommets préservent jalousement
leur virginité » écrit Sabine Verhest dans Bhoutan Les cimes du
bonheur.
Si vous voulez en savoir plus sur ce pays merveilleux, lisez notre prochain article sur le Bouthan dans lequel Mme Declercq, professeur d'EPS, nous racontera son fabuleux treck qu'elle a effectué au mois de septembre 2017.
source des photos Madame Declercq
Merci pour ces quelques minutes d'évasion qui font rêver...et laissent bien perplexes sur le Monde dans lequel on vit ici en Europe...
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